Si Kingston m’était Contée

C’est un contraste fort de territoires et de vies. Uptown et Downton Kingston. C’est par la violence de cette séparation que je découvre la ville et ses droits d’entrée. C’est par la route, le minibus, que je gagne un peu de liberté. Jeune femme, blanche, être seule dans le Downtown m’est hostile. La violence est palpable. Les jours et nuits se succèdent et un besoin oppressant de photographier se fait ressentir. Pour participer à la vie chaque jour j’embarque dans le minibus sans y descendre. Dans la cohue et la vitesse, j’ai l’illusion de faire partie de la ville. La banalité des paysages me permet de comprendre la réalité de Kingston. Envoutée par l’énergie, la vitesse, la frénésie, je plonge dans ce tumulte, je me noie dans le bitume et je commence à photographier. Ma photographie devient pulsionnelle, viscérale, je ne recherche pas que l’image belle mais qu’elle soit sensible. De ces pérégrinations, j’ai saisi des moments sans artifices, ni mises en scène, des instants la réalité dans la douceur et la violence de cette ville. Si Kingston m’était compté… Kingston, Février 2017